Chère C.,
vendredi dernier j’ai participé à un tour du quartier Speicherstadt à Hambourg. 20 personnes, on s’est retrouvé sur le pont à Wandrahmsteg. Là-bas on a fait des exercises pour percevoir sans regarder, laisser entrer ce qui nous entoure. Puis on a commencé à marcher tous ensemble en ligne, une distance de 5 mètres (je suis nulle en mesure) entre deux personne. Une patrouille qui se baladait dans le quartier, montait les escalier, traversait les multiples ponts. Quand t’y marches, en silence, tu laisses entrer les traces du colonialisme (devenu tourisme). La beauté des vieux dépôts, des signes de vente, des cafés de denrées coloniales, c’est chic, les meubles. Cette marche, recueillie, cette manifestation subtile dans l’espace public m’a fait réfléchir. Des fois les questions sont plus touchantes que les réponses.
Merci pour ton long mail insomniac. Dans un futur proche le port sera bouché par des méduses qui dégagent une liquide soporifique. Peut-être qu’on pourra dormir enfin.
Je pense à toi et notre visite du mémorial de l’abolition de l’esclavage à Nantes, notre recherche sur les bateaux l’année dernière. Retrouve-moi ici, et la recherche continue.. (en plus il fait super beau!)
Je t’embrasse,
H.